Encore en formation, Ismaël Hamoudi-Cordier est titulaire d’un baccalauréat général littéraire, spécialisé dans les arts de la scène, obtenu avec mention très bien au lycée Joseph Savina, à Tréguier. Formé pendant six ans par des intervenantes issues de la Compagnie des Folles Pensées, créée par Roland Fichet, il a joué sous la direction d’Annie Lucas, d’Agathe Bosq, de Monique Lucas, d’Elsa Amsallem et surtout de Jeanne François, dont l’enseignement l’a familiarisé avec des écritures aussi diverses que celles de Wajdi Mouawad, Edward Bond, Martin Crimp, Kelly, Norèn ou encore Molière.
En 2021, il participe à un laboratoire de recherche autour de l’œuvre de Paul Claudel à la Maison des Artistes, sous la direction de Lena Paugam. La même année, il rejoint la compagnie du TAB, où il joue Mon cœur de Pauline Bureau, dirigé par Agnès Jacquesson.
En 2022, il débute comme comédien et regard extérieur au sein de la Compagnie des Idiots, basée à Saint-Brieuc, auprès de Lena Paugam, sur Scènes de la vie conjugale de Bergman. Quelques mois plus tard, il fonde sa propre compagnie à Brest, tout en conservant des liens avec cette précédente aventure artistique.
La Compagnie d’Ethers Oubliés présente en juin 2023 sa première création, 2003/MDMA, écrite et mise en scène par Hamoudi-Cordier, au CGR Celtic de Brest. Le projet reçoit le soutien de la Mairie de Brest et de l’Institut de l’Engagement. Depuis septembre 2023, il collabore étroitement avec la MPT de Pen Ar Créac’h, où il met en scène une réécriture d’ADN de Dennis Kelly, représentée en 2024 à la Salle Saint-Louis puis à la Salle Outre-Mer.
À partir de 2023, il est sollicité par la Mission Locale de Brest pour animer des ateliers d’initiation au théâtre, une activité qui s’inscrit dans la continuité de son implantation artistique sur le territoire.
En 2025, il met en scène Je ne suis pas comme Eugénia, un texte documentaire de Viviane Grulier écrit sur commande de Julia Kacynska, à partir de l’affaire Harry Crawford. La mise en scène explore un jeu performatif mêlant adresse, présence et tension documentaire. Le spectacle est représenté à deux reprises, à la Salle Outre-Mer et à la Salle Odyssée de Brest, et reçoit un accueil très favorable de la part des professionnel·les présents, marquant une première reconnaissance de son travail de direction d’acteurs et de composition scénique.
Ses créations oscillent entre l’héritage du théâtre In-Yer-Face et l’exploration d’une violence sourde. À partir des textes, il cherche à révéler la violence latente et les tensions souterraines, à faire apparaître ce qui ne se dit pas frontalement, qu’il s’agisse du langage, du geste ou de l’espace, et à interroger la manière dont un texte peut produire un effet dramatique sensible et politique.
Parallèlement à son travail de plateau, Ismaël poursuit un master de recherche-création à l’Université Rennes 2. Sous la direction de Pierre Lesquelen, il travaille sur la poétique de l’indicible chez Marguerite Duras, et plus précisément sur la manière dont la scène peut porter, déplacer ou rendre méta-textuel ce qui, dans le texte, résiste à l’énonciation.
En 2026, il intégrera la compagnie Alexandre en tant que stagiaire, où il assistera Lena Paugam dans la mise en scène de Après nous les ruines, afin d’observer d’autres formes de direction et de nourrir sa pratique au contact d’écritures contemporaines.
Son parcours professionnel bénéficie d’un accompagnement étroit de la DRAC Bretagne, et s’inscrit également dans un partenariat actif avec la Ville de Brest : d’une part avec le service Culture, qui suit l’évolution de son travail artistique ; d’autre part avec le service Dynamiques Jeunesse, au sein duquel il est régulièrement sollicité pour participer à des réflexions portant sur les pratiques artistiques des jeunes, leurs besoins, ainsi que sur les enjeux liés à leur santé et à leur place dans les dynamiques socioculturelles du territoire. Ce double ancrage institutionnel consolide son insertion professionnelle et soutient la préparation de sa première création reconnue comme professionnelle, prévue à l’issue de son master de recherche-création.